Sud-Ouest Une collecte Biolait dans les Pyrénées

Emmanuel Cagnin, éleveur bovin à Blajan (Haute-Garonne), est l’un des derniers à avoir rejoint le réseau Biolait. Producteur de lait de vache conventionnel depuis son installation en 1994, il a décidé de passer en bio après les crises de 2014 et 2015. « Lorsque j’ai rencontré les responsables de Biolait, j’ai adhéré à l’esprit de l’entreprise, dit-il. Pour moi, ça a été le déclic. J’ai entamé ma conversion, pendant laquelle Biolait m’a versé une aide de 30 €/1 000 l. Je suis certifié bio depuis novembre dernier. » Emmanuel possède quarante prim’holsteins et cinq jersiaises, qui produisent 300 000 litres de lait bio par an, contre 420 000 l lorsqu’il était en conventionnel.

Sur sa SAU de 60 hectares, l’éleveur cultive 20 ha de maïs fourrage et céréales bio pour l’autoconsommation et dispose de 40 ha de prairies. « J’ai dû tout réapprendre, avoue-t-il. Avant, mes vaches en production ne sortaient pas. Aujourd’hui, grâce au pâturage tournant dynamique, toutes passent le plus de temps possible au pré. Je fais moins de foins et j’économise en charges et en temps de travail. Le lait étant mieux valorisé, l’exploitation est à l’équilibre. »

Une forte solidarité

Vingt ans après l’adhésion d’une première ferme dans les Pyrénées, Biolait réunit désormais assez de producteurs, de l’Atlantique à l’Aude, pour organiser une collecte de 10 000 litres. La zone étant très étendue, son camion effectue deux circuits différents, deux jours sur trois, et livre une dizaine de transformateurs locaux. « Durant vingt ans, nos producteurs étaient collectés par les laiteries locales conventionnelles. Ils recevaient un complément de Biolait pour être rémunérés au prix du bio, détaille Agniechka Mariettaz, productrice en Tarn-et-Garonne et administratrice Biolait. Encore modeste, cette tournée des Pyrénées existe grâce à une très forte solidarité entre les adhérents de toute la France, qui acceptent d’en assumer le coût. » En 2017, Biolait a payé le lait 473 €/1 000 l, toutes primes comprises.

Florence Jacquemoud